Jeanne, la rebelle de Dieu de Bénédicte Delmas
éd. Fayard

L’autrice est originaire du Pays basque.
L’héroïne est Jeanne de Lestonnac, épouse du baron de Landiras, riche propriétaire terrien. Jeanne est surtout la nièce de Michel de Montaigne qui vit à Bordeaux. Celui-ci, bien que retiré des affaires publiques, effectue des missions diplomatiques pour le compte du roi Henri IV.

Beaucoup d’ouvrages ont été écrits sur le parcours de cette femme devenue religieuse mais peu portent sur sa vie de femme avant d’entrer au couvent.
Le roman démarre lorsque Jeanne perd son mari.
Être mère et veuve ne l’exonère pas d’une obéissance sans faille à ses parents.
Elle subit toutes les pressions pour se remarier, une femme ne pouvant pas gérer seule son patrimoine.

Mais Jeanne de Lestonnac est en fait une femme très en avance sur son temps ayant des ambitions d’indépendance mais pas seulement.
Elle a également pour ambition d’éduquer les jeunes filles, seul moyen d’améliorer leur condition.

Elle va se heurter aux craintes des hommes, et surtout à l’Église catholique qui voit dans ce projet éducatif un grand danger pour l’équilibre de la société patriarcale.

Son oncle, Michel de Montaigne, aurait été un point d’ancrage solide lorsque les doutes la submergeaient.
La rébellion de Jeanne de Lestonnac n’a pas été sans conséquence puisque deux de ses enfants vont s’éloigner dont sa fille Blanche qui va choisir, au contraire, d’obéir à un mari catholique intransigeant.

Nous savons, particulièrement à Bordeaux, qu’elle a été une véritable précurseuse dans l’éducation des jeunes filles.

Ce roman est situé dans un cadre historique mais il semble que l’autrice ait pris des libertés avec la réalité des faits.
Ce livre est très agréable à lire et nous rappelle, une nouvelle fois, que les femmes ont dû beaucoup batailler et ce même dans des milieux aisés et cultivés pour acquérir un statut et des droits.

Paru le : 02/10/2024
Pages : 410
Prix : 22 €